La plupart du temps, les écorces d’arbres sont utilisées en paillage horticole ou comme combustible. Mais n’est-il pas possible de mieux valoriser cette ressource abondante dans les scieries ? Tel est en tout cas l’objectif du projet de recherche européen ExtraBark.
Comment est né le projet ExtraBark ?
L’industrie forestière génère chaque année des millions de tonnes d’écorces, souvent sous-exploitées et principalement utilisées comme combustibles ou en paillage. Toutefois, pour les scientifiques, la composition des écorces présente un potentiel intéressant dans le domaine de la chimie verte.
Quelle est l’idée de ce projet de recherche sur les écorces ?
L’objectif est d’étudier les possibilités théoriques de valorisation des écorces via l’extraction de molécules d’intérêt pour la production de produits de protection de plantes ou du bois, en tant qu’alternative aux produits de synthèses. Bref, et si on utilisait des écorces pour fabriquer des pesticides, des fongicides et des insecticides naturels ? Des produits qui pourraient être utilisés soit en agriculture soit pour le traitement de bois. Le projet se veut donc être un levier d’innovation.
Quelles essences de bois sont étudiées ?
En tenant compte de leur disponibilité actuelle et de leur potentiel de déploiement futur, les chercheurs ont sélectionné 10 essences cibles : épicéa, sapin, hêtre, chêne, douglas, pin sylvestre (essence la plus riche en huiles essentielles), peuplier, bouleau, tilleul et robinier.
Où en est le projet ?
Ce projet Interreg de la Grande Région est à mi-parcours de son programme de 3 ans. Chaque laboratoire ayant ses spécificités (et une méthode d’extraction phare), les 10 essences ont été soumises à quatre méthodes d’extraction de molécules d’intérêt (extraction à l’eau, extraction à l’éthanol biosourcé, extraction par distillation et extraction au CO2 super critique). Cette coopération internationale (Belgique, France et Grand-Duché de Luxembourg) a donc permis d’accélérer le processus.
Quels sont les premiers résultats ?
À ce stade, les premiers résultats ont par exemple révélé que l’écorce de robinier présenterait un potentiel prometteur d’un point de vue herbicide tandis que l’écorce de pin sylvestre pourrait avoir des débouchés dans le domaine fongicide. Au niveau du potentiel pour le traitement du bois, ces tests spécifiques sont actuellement en cours de finalisation au Lermab (Université de Lorraine, France). Les résultats devraient tomber très prochainement.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Outre l’identification des molécules d’intérêt et leurs tests, les chercheurs se pencheront également sur les principaux freins législatifs pour le développement de ces nouvelles formes de valorisations, dans le but de faciliter à terme la transposition des résultats de recherche en de futurs produits à développer par des industriels.
En quoi ce projet peut-il aider la filière forêt-bois ?
Tout développement permettant d’optimiser la valorisation de la ressource, depuis la matière première jusqu’aux produits connexes comme les écorces, offre potentiellement une possibilité de valorisation aux entreprises de la filière forêt-bois. Dans ce contexte, ce type d’innovation peut contribuer à assurer un avenir à un secteur tout en maintenant des circuits courts, un savoir-faire local et des emplois ruraux.
Qui sont les partenaires du projet de recherche sur les écorces ?
Les partenaires financiers impliqués dans ExtraBark sont Valbiom (chef de file), Filière Bois Wallonie et l’université de Liège Gembloux Agro-Bio Tech en Belgique, l’institut de science et technologie List au Grand-Duché de Luxembourg ainsi que le CRITTBOIS (Epinal) et le LERMAB (université de Lorraine) en France. 4 partenaires méthodologiques ont également apporté leur contribution au projet. Il s’agit de Hout Info Bois, Luxinnovation, Izes et Bioeconomy For Change.
Plus d’infos :
Consulter le site du Projet ExtraBark – Interreg Grande Région
Consulter la page LinkedIn du projet : https://www.linkedin.com/company/extrabark
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